RESUME :
Alors qu'un monstre nommé Mister Hyde ravage les quartiers mal famés du Londres de
Sherlock Holmes et son compagnon, le Docteur Watson, démasquent un automate qui plume les
bourgeois de la ville les uns après les autres. Deux histoire sans lien apparent et pourtant...
A l'aide du frère de Shelock travaillant pour les services secrets de sa Majesté, le fameux Mycroft, ils
remontent la piste de l'automate. S'y croisent la veuve chinoise d'Alfred Nobel, également
impératrice de la drogue, Lord Grey, un politicien œuvrant officiellement pour l'interdiction des
opiacés, ainsi qu'un certain Docteur Jekyll.
Mais Holmes n'est pas dupe : bien qu'il soit prétendu mort depuis 8 ans, c'est bel et bien son ennemi
de toujours qui tire les ficelles dans l'ombre. Après tout, si durant leur affrontement passé, Holmes a
survécu à une chute mortelle dans les chutes suisses du Reichenbach, aucune raison que Moriarty y
ait succombé! De sombres choses se préparent à Londres...
CRITIQUE :
Avec M.O.R.I.A.R.T.Y. Empire Mécanique, Duval et Pécau signent un nouveau cycle des aventures du
célèbre détective britannique Sherlock Holmes et de son acolyte de toujours, le Docteur Watson.
Pour ce premier opus, ils reçoivent un invité uchronique de marque : le Docteur Jekyll!
Pour le régal du lecteur, nos héros croisent diverses personnalités et références, qu'elles soient issues
de l'univers holmsien de Sir Arthur Conan Doyle ou empruntées à d'autres. Ainsi, en plus du
personnage dual de Stevenson, on retrouve Winston Churchill, Alfred Nobel, le chien de Baskerville,
l'un des frères Wright (inventeurs du 1er avion piloté) ou encore des ninjas.
De plus, le décor est planté dans un style Steam Punk fort bien intégré à l'époque victorienne et à la
révolution industrielle, mettant en scène une bonne dose de machines fantastiques : un automate
joueur de poker, le fameux chien qui n'est autre qu'un épouvantail mécanique, la première machine
volante motorisée à vapeur ou encore les fiacres automatiques en circulation à Londres. Un vrai régal
d'écrous et de fumée...
Pour ce qui est des enquêtes, on trouve toujours un plaisir teinté de jalousie à voir Sherlock élucider
les mystères, sans avoir pu nous-mêmes comprendre avant lui. Mais c'est là la beauté du personnage
et le plus frustré, c'est toujours Watson! L'intrigue mise en place dans cet introduction s'avère assez
profonde et à plusieurs tiroirs, tout ce que l'on attend d'une licence aussi prestigieuse. On ne peut
donc qu'aspirer à lire la suite le plus vite possible!
Graphiquement, Subic met en scène ces enquêtes avec un trait sombre et sérieux, présentant tantôt une fusion parfaite avec le vice et le malaise propres à l'époque de la narration, tantôt un bon contrepoint à l'humour d'Holmes. L'ambiance et la personnalité des personnages sont soulignées avec brio par un style clair/obscur maîtrisé et très efficace produit par la coloriste Scarlett. Résultat, l'atmosphère décadente et obscure des ombres de Londres est aussi palpable que la fumée des cigares des aristos ou la poisse du sang qui coule lors des bagarres. Ces dernières bénéficient d'ailleurs d'une mise en page et d'un dessin particulièrement dynamiques et fluides, offrant au lecteur de petits breaks "défouloirs" dans les réflexions et enquêtes tarabiscotées du fameux détective.
Pour conclure, Empire Mécanique est selon moi une excellente entrée en matière dans un cycle
d'enquêtes et d'aventures qui devrait captiver beaucoup de monde, fan de Sherlock Holmes ou non.
La qualité du scénario comme celle des illustrations, alliées à la richesse de l'univers holmsien et aux
pièces judicieusement rapportées pour agrémenter le tout, promettent une série riche en suspense
et en émotions. Vivement la suite!
[Critique faite après lecture du premier tome.]