RESUME :
Alors que le Régime impose sa loi et son ordre sur le monde, peu de courageux Aventuriers osent
encore s’opposer à eux. Mais un beau jour, un frère et une sœur pas comme les autres sortent de
nulle part et font preuve d’un pouvoir qui se fait rare, celui des Wind Fighters. Alors, quand ils
s’allient à un vieil aventurier et à un renard roux, eux-mêmes manieurs du Wind, l’espoir renaît. La
révolution est en marche, et ce sont à nouveau des Wind Fighters comme ceux des chansons d’antan
qui mènent la marche ! Ca va bouger !
CRITIQUE :
Dans Wind Fighters, le mangaka français Christophe Cointault nous propose une histoire de liberté et de lutte contre l’oppression et le totalitarisme. Il met en scène un groupe d’élus possédant non seulement le rare et mystérieux pouvoir du Wind, mais également la volonté de s’en servir pour libérer leur monde du Régime. Et si ce Wind, obtenu grâce au contact de pierres magiques de différents types élémentaires, procure une force et des capacités hors du commun, c’est bien le désir de briser l’ordre injustement établi et de changer les choses qui propulse nos héros vers l’avant.
On se sent rapidement attaché aux personnages principaux : la fratrie de Hope et Helio incarne un point de départ, une page vierge, tant par leur pureté d’esprit que par leur manifeste absence de souvenirs sur leurs origines. Cette neutralité qui bascule du bon côté au premier contact avec la bêtise et les limites psychologiques du Régime, permet au lecteur de s’identifier rapidement au duo et de rejoindre sa lutte au bout de quelques pages. Et l’arrivée du second duo qui vient les guider nous entraine plus encore : si Billy Banjo, aventurier calme et expérimenté, représente un contrepoint apaisant à l’énergie d’Helio, le renard roux Toaster symbolise à l’opposé une énergie instable, prête à exploser à tout moment, grâce à sa bipolarité oscillante entre un nounours qui aime les fleurs et une bombe nucléaire.
La mécanique de combat évoluant autour du Wind promet de nombreux rebondissements et ouvre une infinité de possibilités d’évolution, tout en restant pour le moment voilée d’un mysticisme qui reste à découvrir. Et à mesure que se dévoilent les personnages, alliés ou antagonistes, nous découvrons une vraie société secrète évoluant autour du Wind et des Aventuriers, jalonnée par des combats vigoureux et funs, une bonne dose de rigolade et un mystère qui se tisse autour des héros. Jusqu’au jubilé des dernières pages, nous révélant une oasis habitée par des Wind Fighters en pleine guerre face à d’immenses créatures élémentaires, déclenchant irrémédiablement l’envie de lire la suite.
Tout ce récit et ces personnages sont portés par un dessin franchement sympathique, respectant tellement les codes du manga qu’il semble être né d’un mangaka nippon. Le character design est très bien adapté aux protagonistes, même si l’on espère que la fratrie des héros deviendra un peu plus fouillée en avançant. Une mention spéciale pour Toaster, le panda bipolaire, qui a lui seul assure le rôle de mascotte rigolote, un relai avec la culture asiatique et une bombe à retardements de surprises. Grâce à une mise en page maîtrisée et à une fluidité dans l’action, les scènes de combat sont véritablement pleines d’énergie et de mouvement, nous faisant vivre les affrontements avec toute la rage d’Helio. Les fonds quant à eux sont suffisamment cultivés pour ne pas laisser l’impression de vide inhérente à certains mangas, bien que cela manquerait peut-être un chouilla de détails sur le décor... mais rien de rédhibitoire.
En résumé, Wind Fighters nous présente un shônen efficace et rythmé, rapidement attachant et
entrainant. Les personnages comme l’histoire en ont dans le ventre et promettent une folle aventure
sur fond de liberté. Bien possible qu’il faille bientôt rajouter un rayonnage à ma bibliothèque...
[Critique faite après lecture du premier tome.]