RESUME :
Sûdo est un lycéen en décrochage scolaire depuis que ses parents ont disparu de la circulation.
Lorsqu’une nouvelle arrivante du nom de Suzuki se met à jouer de sa première création, un
instrument antique qu’il a fabriqué sans trop savoir pourquoi, les souvenirs d’une époque révolue
l’envahissent, faisant écho aux rêves qui le hantent depuis peu.
13e siècle, royaume des Tangoutes, actuellement une partie de la Chine, l’armée Mongole ravage tout
ce qu’elle trouve, sous l’impulsion du sanguinaire clan des Tsog, mené par le prince Harabal à l’arc
divin. Son jeune frère d’adoption Yurul, possiblement fils bâtard de Genghis Khan, semble quant à lui
obnubilé par l’écriture et les caractères chinois, inexistants dans la culture orale mongole et plus
importants à ses yeux que la conquête et l’honneur de son clan.
Alors que l’esprit de Sûdo s’incarne dans le passé, il devient une jeune soldate surnommée Shut Hell
et connue comme le légendaire fléau des mongols. Il doit cette seconde vie au prince Yurul, lui-même
ancêtre de Suzuki... Par quel miracle ces liens temporels se sont-ils créés et qu’adviendra-t ’il de la
coopération entre Shut Hell et Yurul ?
CRITIQUE :
Après une courte serie d'anticipation dans un Japon partagé entre la Chine et la Russie, Yu ITO nous emmène cette fois dans le passé de la Chine, au XIIIe siècle, durant les invasions mongoles du grand Genghis Khan.
Sur un récit partagé entre plusieurs époques, nous faisons connaissance avec Shut Hell, légendaire
guerrière, fléau des mongols et Yurul, prince mongol et bâtard du grand Khan, prêt à trahir les siens
pour que survive la culture chinoise, mais aussi leurs descendants respectifs, Sudô et Suzuki, plus
contemporains.
D’emblée, le démarrage de cette histoire est assez compliqué à appréhender, puisque l’alternance
entre les époques est assez brusque et requiert un peu de concentration : présent avec Sudô et
Suzuki, passé lointain avec réincarnation de Sûdo dans Shut Hell grâce à Yurul, puis origine distincte
des deux personnages avant réincarnation, puis retour à leur futur dans le passé avec Shûdo en fille...
Il faut se lever tôt le matin
!
Pour autant, les protagonistes sont plutôt intéressants et assez approfondis, donc on a assez hâte de
recoller les morceaux de la timeline pour comprendre ce qui les unit. Les personnages secondaires
comme Harabal, frère de Yurul, ou Boldou, vieux sage mongol, tous deux d’origine Xia (chinoise) ne
sont pas en reste non plus, promettant des ennemis ou des alliés de choix pour la suite.
Le côté historique sur cette période de conquête et l’aspect didactique sur les cultures mongoles et
tangoutes se révèlent instructifs ; il semble que l’auteur ait su mêler habilement ici les faits et la
fiction, au point qu’un novice comme moi ne sache les démêler.
Plus encore que pour Ookami Rise, je suis bien convaincu par le dessin, à la fois brut et stylé, avec des scènes de combat de plus en plus lisibles et dynamiques, particulièrement quand Shut Hell est au centre. Et la scène de son combat contre le loup alpha est carrément mythique, tant la bête est bien rendue !
Un point négatif :
le surnom Shut Hell, très anglo-saxon et totalement hors-sujet sur l’histoire-géo.
Un point bonus :
une couverture sublime pour les yeux et très agréable au toucher
Une série qui entraine donc le lecteur avec elle, afin de démêler une histoire un peu décousue de
prime abord, mais dont le fond promet un bel écheveau de politique, de combats, de culture et de
réflexion.