Eddie Brock, journaliste d'investigation renommé à San Fransisco est chargé par son boss d'interviewer le fondateur de la
compagnie Life Foundation, le puissant et mégalomane Carlton Drake. Mais l'entretien dérape et l'interview sans concession
à laquelle se livre Brock lui vaut d'être licencié.
Quelques temps plus tard, il est contacté par une employé de Drake qui l'alerte sur les expériences douteuses auxquelles
ce dernier se livre dans les laboratoires de la life Foundation.
Avec l'aide de son contact, Bock s'introduit dans les locaux de la société, c'est là qu'il entre en contact avec un
symbiote extraterrestre.
Grâce à Ruben Fleischer, le symbiote le plus célèbre de l'univers Marvel, souvent associé à la saga Spiderman,
dont il s'affranchit complètement dans cet opus, a enfin droit à son moment de gloire.
Véritable carton au box office avec 856 millions de dollars de recettes, le film n'en a pas moins été très mal accueilli par la critique.
Cela s'explique sans doute par une approche cinématographique et scénaristique assez paradoxale. En effet, le fil oscille en
permanence entre action et humour mais sans jamais véritablement trouver sa voie.
Au final, Venom s'apparente à un mélange improbable entre comédie et thriller d'action. Initialement pensé pour un public adulte,
le début du film se révèle effectivement assez violent et sombre. Mais très vite on se perd dans un enchaînement des scènes d'action,
fort bien réalisées au demeurant, mais sans réel fil conducteur.
Du coup, le blockbuster peine à susciter l'adhésion. En fait, le véritable intérêt du film réside dans la façon dont la relation
entre Eddie Brock et son symbiote a été envisagée. L'originalité de cette production repose en effet en grande partie sur cette
relation humoristique entre Venom et Brock.
Tom Hardy (Mad Max The Fury Road) qui incarne le journaliste prend manifestement son pied à donner la réplique à son parasite.
Petit à petit, le film prend un caractère drôle et désinhibé, loin blockbusters actuels qui ont tendance à se prendre trop au sérieux.
Mais malgré tout, on sent que la production a eu des réticences à aller jusqu'au bout de cette logique de la désinvolture ; on reste
loin par exemple d'un Deadpool et de son humour caustique.
C'est bien dommage car une fois encore, c'est bien là que réside l'intérêt et la réussite du film s'il doit en exister une : la relation
drolatique et ambiguë entre le symbiote et son hôte.
Au final, tout dépend de l'optique dans laquelle on regarde Venom. Si on s'attend à voir le film Rated R que nous promettait Sony
avant de retourner sa veste et d'en faire une production tout public, le film est clairement un énorme plantage, surtout au regard du
potentiel horrifique du personnage de Venom.
Si on regarde ce film sans préjugés et que l'on se laisse porter par la relation entre Brock et Venom, on passe plutôt un bon moment de
divertissement.
Venom 2 qui s'annonce pour 2020 devra par contre clairement choisir son camp et être plus tranché dans ses choix artistiques pour permettre
au symbiote de se faire une place dans un univers Marvel déjà bien encombré.