Depuis le départ de son souverain Arthur Pendragon, le légendaire royaume de Logres situé sur l’île de Bretagne est dirigé d’une main de fer par le tyrannique Lancelot du lac .
Depuis son château de Kaamelot, ce dernier, avec l’aide des redoutables mercenaires saxons, traque les anciens chevaliers de la table ronde disséminés dans le royaume.
Alors que la résistance tente de s’organiser, Arthur, que tout le monde croyait mort, fait son retour.
Saura t’il reprendre Kaamelot et restaurer la paix en Bretagne ?
Près de 12 ans après la fin de la série Kaamelot, Alexandre Astier / Athur Pendragon et sa troupe de chevaliers déjantés sont de retour sur le grand écran.
Lancé en 2009, le périlleux projet « Kaamelott Le Film » tout d’abord plombé par un conflit juridique puis par des difficultés de financement
a fini par arriver en salle en juillet 2021.
Alors que la sortie du film a suscité un engouement formidable, «Kaamelot premier volet » répond t’il aux attentes qu’il a suscitées ?
Écrit, produit, réalisé et joué et réalisé par Alexandre Astier (LOL, Nous trois ou rien, Kaamelot la série …) le film a réussi à réunir quasiment tout les membres originaux de la série du roi Loth (François Rollin ) à Dame Mevanwi (Caroline Ferrus) au Duc d'Aquitaine (Alain Chabat) et sa femme (Géraldine Nakache) jusqu'au roi burgonde (Guillaume Briat) en passant par la dame du lac (Audrey Fleurot), les incontournables Perceval et Karadoc (Franck Pitiot et Jean Christophe Hembert), Guenevièvre (Anne Girouard), Dagonet (Antoine De Caunes) et j’en passe …
On notera toutefois la présence de « guest » comme Christian clavier (Les bronzés, Asterix, Les visiteurs, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ...) membres du conseil de Lancelot, de Clovis Cornillac (Brice de Nice, Asterix aux jeux olympiques, Belle et Sébastien ...) en truculent marchand d’esclave Sting (Dune, Arnaque, crime et botanique, Zoolander 2 ...) en inquiétant chef des mercenaires Saxons.
Et comme les réalisations d’Alexandre Astier sont toujours des affaires de famille, on signalera, en plus des parents Astier, la participation de son fils, Neil Astier (Arthur jeune) et de deux de ses filles, Ariane et Jeanne qui incarnent (les filles de Karadoc).
Dès le début du film, on est instantanément plongé avec plaisir et nostalgie dans l’univers Kaamelot au gré des apparitions de chacun des personnages qui sont restés (trop?) fidèles à eux mêmes.
On voit clairement qu’Alexandre Astier a voulu se donner les moyens de ses ambitions afin d’exploiter le potentiel cinématographique de son histoire et de ses personnages et proposer un grand film d’aventure comique.
C’est d’ailleurs bien là que le bat blesse ; le réalisateur ne parvient jamais vraiment à donner une dimension cinématographique à son film. On a vraiment l’impression que le film est agencé comme une série d’épisodes, et non comme une histoire continue, le meilleur exemple étant l’utilisation des « guests » qui apparaissent le temps de quelques répliques puis qui disparaissent totalement du film.
Ce qui fonctionnait à merveille dans la série eu égard au format des épisodes, ne fonctionne plus du tout ici. L’humour burlesque de la série, si efficace sur les quelques minutes d’un format court, devient terriblement lourd sur les deux heures d’un long métrage.
L’absence de rythme et d’équilibre narratif perd complètement le spectateur si bien qu’on ne comprend pas où le film veut nous emmener.
On sent qu’Astier oscille en permanence entre la nécessité de respecter les codes de l’univers « Kaamelot la série » parce que c’est ce que le public attend, et de s’en affranchir pour bâtir le grand film d’aventure auquel il aspire.
Malgré les efforts entrepris, Kaamelott reste avant tout destiné aux fans de la série et ne parvient pas à s’ouvrir à un nouveau public qui sera sans doute complètement largué face à cet univers totalement perché et lunaire.
Par ailleurs, à vouloir faire apparaître tous les personnages que le public attend, le film ne se donne pas la possibilité d’exploiter ces derniers au maximum. Si on prend l’exemple de Lancelot, le « grand méchant du film », ce dernier apparaît complètement amorphe et dénué de charisme dans sa tenue grotesque d’insecte géant et nous gratifie en plus d’un combat final d’une platitude déconcertante ... Dark Vador, la classe en moins.
Au final, nous assistons à un film frustrant, une sorte de « Sacré Graal » en beaucoup moins drôle et qui ne ravira ni les fans de la série ni les néophytes.
Malgré tout, certaines bonnes choses sont à retenir de ce premier volet cinématographique
Même si certains fans de la première heure seront déroutés par le film, le succès d’Astier d’avoir su garder la personnalité de son travail et la spécificité de son univers sans rien concéder ni sacrifier et ne peut que saluer cette prise de risque.
Le film nous sert malgré tout quelques moments assez drôles et savoureux notamment une très bonne entame avec Guillaume Gallienne, Clovis Cornillac puis Alain Chabat.
Et puis qu’on le veuille ou non et malgré une déception globale , on ne peut s’empêcher d’éprouver une nostalgie rafraîchissante devant les pérégrinations et les galères de nos chevaliers ducs et mages préférés ; le retour de Kaamelot est nécessairement un moment de communion pour tout fan de la série.
De plus, la musique écrite et composée par Alexandre Astier est une vraie réussite et s’inscrit parfaitement dans le style heroic fantasy.
Alors oui, « Kaamelot premier volet » n’est pas une réussite et suscite une déception à la hauteur des attentes qu’il suscitait, néanmoins la conception du film part d’un bon sentiment : respecter l’univers originel de la série et s’ouvrir à un nouveau public au travers d’une fresque épique, l’exercice était pour le moins périlleux.
Il faut laisser une chance à cette trilogie et attendre le prochain volet qui sera peut être plus équilibré.
Malgré ses défauts, l’engouement du public pour ce premier volet montre à quel point les gens sont attachés à la série et à ses personnages iconiques.
Alors vivement malgré tout le prochain opus qui n’aura, lui, plus le droit à l’erreur.
