Vers, puissante guerrière du peuple extraterrestre impérialiste Kree, en guerre avec les Skrulls, race métamorphe, est chargée avec les membres de son unité Starforce de mener une mission de récupération sur le planète frontalière Torfan.
La mission est un échec et en tentant d'échapper au Skrulls, Vers s 'échoue sur la planète C53 qui n'est autre que la Terre.
En proie à de multiples flash-backs dont elle ignore la provenance, Vers part en quête de sa véritable origine.
Carol Denvers, alias Vers, alias Captain Marvel, héroïne la plus puissante de l'univers Marvel est portée à l 'écran par le duo Anna Boden et Ryan Fleck qui a déjà collaboré à de multiples reprise par le passé (Half Nelson, Sugar, Mississippi Grind …).
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce 21ème film de la franchise a été un véritable succès en salle avec plus d'1 milliards de dollars de recettes.
Il faut dire que la production n'a pas pris le risque de sortir de l'univers très codifié des films Marvel : de l'action, des aliens, des effets spéciaux, un brin d'humour et de dérision et un casting de haute volée.
Nous voilà donc avec un film un peu lisse et formaté mais diablement efficace et divertissant .
Cette « origin story » a aussi pour but de présenter au public le personnage de Captain Marvel afin de préparer son arrivée au casting d'Avengers End Game.
La véritable originalité réside dans le fait que Captain Marvel est le premier véritable blockbuster féministe de l'univers Marvel.
La malicieuse Brie Larson (States of Grace, Room …) est tout à fait convaincante dans son personnage de Carol Denvers tiraillée entre le terrible pouvoir qui grandit en elle (et la responsabilité qu'il implique) et ces flash-backs qui la ramènent à une humanité qu'elle ne saisit pas ; car Carol Denvers est avant tout humaine. Cette dualité permanente du personnage, rendue à l'écran avec beaucoup de justesse par l'actrice, rend Captain Marvel touchante et attachante.
Le film est aussi porteur d'un puissant message féministe, sont ainsi évoqués pèle mêle l'image du père que l'on devine violent et qui bride la petite Carol dans ses illusions d'enfant, l’entraîneur de Base ball sarcastique et la condescendance des institutions à l'égard des femmes.
Le propos est clairement émancipateur et Captain Marvel prend un plaisir non dissimulé à remettre les mâles dominants à leur place.
Autre point fort du film : le casting des personnages secondaires. Si Annette Bening et Jud Law sont assez transparents et anecdotiques, la présence de Samuel Lee Jackson est un vrai plus. Son personnage de Nick Fury spectaculairement rajeuni par le procédé du « de-aging » (le film prend place dans les années 90, bien avant les Avengers) apporte une dynamique scénaristique bien venue.
Samuel L. Jackson prend un plaisir évident à donner la réplique avec humour et désinvolture à une Brie Larson parfois un brin rigide dans son costume de super héroïne.
La réalisation est à la hauteur, les effets spéciaux sont particulièrement soignés et les scènes d'action et de batailles, bien que moins denses que dans les autres Marvel, s'enchaînent avec fluidité sans jamais lasser.
Même si on peut être un peu déçus par le manque d'envergure du film au regard du potentiel d'un des personnages les plus puissants de l'univers Marvel le film est malgré tout une réussite et les perspectives d'évolution de Captain Marvel dans les films à venir sont alléchantes.
- J.HELL-