FILM : DUNE

Au dela de la peur, le destin t'attend !

SYNOPSIS

Dans un futur lointain, Le Duc Leto de la maison Atréides, reçoit l’ordre de l’Empereur d’assurer l’exploitation de la planète Arrakis en lieu et place de la maison Harkonnen. Arrakis, autrement surnommée « Dune », est une planète désertique et inhospitalière mais possédant la ressource la plus précieuse de l’univers : « l’épice », substance indispensable à « l’imperium » permettant notamment de voyager dans l’espace-temps.
Le Duc Leto part donc de la planète Caladan pour Arrakis avec son armée et sa famille, notamment sa concubine Dame Jessica et son fils Paul.
Ce dernier doté de pouvoirs de prescience qu’il ne comprend pas encore, va voir ces derniers s’accroître au contact de l’épice et sa rencontre avec les Fremen, peuple natif de Dune, va bouleverser son destin.

 DUNE
CRITIQUE

L’attente autour de cette nouvelle adaptation du roman de Frank Herbert (1965) était énorme.

D’abord parce que l’adaptation cinématographique de l’univers extrêmement dense et riche des 6 tomes de l’œuvre d’Herbert s’apparente à une gageure et ensuite parce que le film « Dune » de David Lynch (1984), seule adaptation cinématographique à ce jour, a le statut de film culte pour bon nombre d’amateurs de SF.

C’est au réalisateur québecois Denis Villeneuve (Sicario, Premier Contact, Blade Runner 2049) que la tâche a été confiée, avec à la clé un budget colossal de 165 millions de dollars.

Alors que le film s’est installé dans le top 10 des plus gros scores de 2021 au box office américain et qu’il a généré 400 millions de recettes au niveau mondial, le succès populaire de « Dune » est il vraiment justifié ?

Ce qui frappe d’entrée c’est l’esthétisme du film. Un des principaux atouts de « Dune » réside dans sa beauté visuelle et sonore. Bien moins excentrique d’un point de vue esthétique que le film de David Lynch, la photographie épurée de Villeneuve se concentre sur l’essentiel à savoir l’opposition permanente entre le gigantisme écrasant des décors, des structures et des vaisseaux et la fragilité ridicule des hommes, particulièrement devant les « Shai-Hulud » les vers des sables géants qui veillent sur Arrakis. On reste frappé par le rendu artistique de l’architecture brutale, massive et métallurgique ainsi que par les scènes de batailles et de destructions massives. De même, chaque apparition des vers géants reste un moment intense qui prend aux tripes. En procédant de cette manière, le réalisateur arrive à magnifier la dimension épique de  Dune  : l’infiniment petit contre l’infiniment grand.

Contrairement au Dune de 1984, Les effets spéciaux sont soignés, tout est plus ordonné et cohérent mais c’est aussi la moindre des choses que l’on pouvait attendre d’une réalisation de 2021

L’immensité hypnotique du désert est magnifiée par la musique éthérée et parfois tribale de l’immense Hans Zimmer. Comme dans chacune de ses réalisations (comment oublier la musique incroyablement oppressante de Sicario ?), Villeneuve fait la part belle à l’environnement sonore et musical et renforce ainsi l’immersion dans le monde d’Arrakis.

Malgré le côté dantesque de l’univers de Dune et à l’instar de « Premier Contact », Denis Villeneuve, fidèle à sa philosophie, a toutefois privilégié une approche intimiste des romans d’Herbert.

En effet le réalisateur, comme un contre-pied à cet univers démesuré, tente de rester au plus proche des émotions de ses personnages principaux. Les nombreux gros plans sur les visages nous incitent à capter les émotions paradoxales des personnages face à cet univers qui les dépasse et les inspire tout à la fois.
On notera particulièrement la prestation impeccable, toute en fragilité, de Thimothée Chalamet (Call me by your Name, Les filles du Dr March ...) qui incarne Paul Atréides, tiraillé entre la dignité que lui impose son statut de fils du duc Leto et la fragilité d’un adolescent bousculé par ses visions et par ses doutes.
Oscar Issac (Ex Machina, Star wars épisode IX), campe un duc Leto Atréides digne et charismatique, conscient du piège que lui tend l’empereur. Dame Jessica, quant à elle, est interprétée avec beaucoup de sensibilité par Rebecca Fergusson (The Greatest Showman, Mission impossible Fallout, Réminiscence).

 DUNE

Le casting est prestigieux et Villeneuve a réuni une sacré brochette d’acteurs pour incarner les seconds rôles : Javier Bardem (Pirates des Caraïbes, Eskobar) est Stilgar le chef des Fremen , Josh Brolin (Sicario, Les gardiens de la Galaxie, Deadpool 2) est Gurney Halleck, le maître d’armes des Atréides, Jason Momoa (Games of Thrones, Aquaman) est Duncan Idao, le meilleur combattant des Atréides, Stellan Skarsgrd (Chernobyl, Last Words) est le baron Harkonnen, David Bautista (Les Gardiens de la Galaxie, Army of the Dead) est Rabban, le neveu du baron et Zendaya (Euphoria, Spider-Man No way Home et Homecoming) est Chani la Fremen.

Pour autant, et contrairement aux acteurs principaux on ne notera aucune prestation notable de la part de ces derniers dans ce premier opus.

Si on devait résumer Dune (première partie), on pourrait dire qu’il s’agit en fait d’une gigantesque et impressionnante introduction à l’univers vaste et complexe de l’œuvre de Frank Herbert.

En effet, l’objectif de cette première partie, plus que de raconter une histoire, est de présenter l’univers de Dune et ses enjeux. La tâche est plutôt réussie et on arrive assez aisément à cerner les spécificités de chaque maison et de chaque personnage.

Ce parti pris, pour nécessaire qu’il soit, a cependant pour conséquence de laisser le public un peu sur sa faim puisque la narration s’arrête de manière brutale au moment même où le spectateur commence réellement à rentrer dans l’univers de Dune.

Malgré tout, au regard de l’enjeu entourant ce film (adaptation d’un univers réputé inadaptable et succession du film de David Lynch), on peut dire qu’il s’agit d’une belle réussite.

Certes le film de Denis Villeneuve n’est pas exempt de tout défaut, les puristes diront qu’il est trop aseptisé et lisse par rapport à l’univers sombre et glauque du film de 1984 et que la dimension mystique de l’univers d’Arrakis n’est pas assez exploitée. D’aucuns diront encore que les combats au corps à corps sont trop propres et chorégraphiés de manière minimaliste.

Il n’en demeure pas moins que le «  Dune » de Dennis Villeneuve est une remarquable et fidèle adaptation, tout à la fois épique et intimiste.

C’est avec une impatience non dissimulée que j’attends la suite des aventures de Paul Atréides sur Dune et le second volet du film.



- J.HELL -
  • DUNE
  • FILM Interdit : - de 12 ans
  •   REALISATEUR :
      DENIS VILLENEUVE

    Genre :
    SF
    AVENTURE
    Nationalité :
    AMERICAIN
    Durée :
    2H36 min
  • LIENS ASSOCIEES :
     
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    DENIS VILLENEUVE