RESUME :
Dans un monde où tout un chacun est capable de pratiquer la magie, naître sans le don et sans la
marque des sorciers est synonyme de mort. Mais le jeune Mash Burnedead a réussi le pari fou de
compenser, par des aptitudes physiques exceptionnelles, son absence de magie. Lorsque le jour
arrive où le pot-aux-roses est découvert, il se voit contraint d’intégrer la fameuse école de magie
d’Easton, afin d’en devenir le meilleur élève, l’Elu Divin, et d’obtenir par ce prestige une grâce pour
son père adoptif et lui-même. Qui triomphera de la magie ou des muscles
sculptés par l’effort ?
CRITIQUE :
Prenez le monde d’Harry Potter, placez-y un sans magie comme Asta (Black Clover), rendez-le
divinement puissant par l’entrainement comme Saïtama (One-punch man), ajoutez quelques
marques sur les visages comme pour les sorciers de Rave... Voilà, vous avez concocté Mashle !
J’aurais aimé vous présenter une vision positive du manga de Hajime Komoto, qui pourrait expliquer
le succès détonnant de son départ, mais même après 2 tomes, je ne parviens pas à voir cette œuvre
autrement que comme un mélange de plagiats.
L’univers reprend énormément (trop !) d’éléments de la saga de J.K. Rowling : le design de Poudlard,
le système de maisons, le Quidditch, le visage des profs, le principe du Choixpeau, les tenues ou
encore la cicatrice en forme d’éclair du héros... et j’ai dû en oublier. Tout ça pour les tourner en
dérision et profiter d’un univers déjà en place, je trouve ça plutôt irrespectueux.
D’autant que scénaristiquement, ça ne plane pas haut : pour sauver son père adoptif, notre Muscle-
man doit collecter des pièces par des prouesses ou des duels.
OK, le personnage de Mash présente un intérêt comique indéniable par ses délires personnels, sa
mentalité bien forgée et sa désinvolture, qui mettent souvent en échec, sans le vouloir, tous les
petits plans retors de ses adversaires. On peut saluer la créativité dont il fait preuve pour pallier, par
ses capacités physiques, à son absence de magie.
Le problème c’est qu’il est tout seul : les autres personnages sont creux, pas attachants pour un sou
et finalement carrément inutiles.
Le dessin est loin d’être top, le mangaka nous offrant un design bien pauvre et facile, affichant une
absence criante de détails sur les protagonistes et en utilisant des fonds trop souvent blancs ou noirs.
Il plagie même sans vergogne certains personnages comme Dumbledore ou Mc Gonagall, affichant
ainsi un manque criant d’originalité.
Et que dire de l’utilisation abusive et outrancière du recyclage de cases : la tête sans expression du
héros est répétée à l’infini, parfois trois fois sur une même page ! Au prix du manga, c’est du vol...
Le seul attrait graphique réside finalement dans quelques rares plans où l’auteur se lâche un peu, par
le dynamisme ou la perspective utilisée, comme les « one-punch » où Mash étale son ennemi d’un coup.
Mais au milieu de toutes ces cases faciles et vides, ça fait léger...
Pour conclure, je n’ai pas été touché par l’engouement actuel que reçoit ce manga, que je trouve, sur
ses deux premiers tomes, trop pauvre en scénario, en émotion et surtout en graphisme. La jeunesse
de l’auteur en tant que mangaka explique probablement ces dérives et l’on ne peut qu’espérer une
amélioration par la suite. Mais l’accroche n’ayant pas eu lieu, je ne m’y aventurerai probablement
jamais...
[Critique faite après lecture du premier tome.]