RESUME :
A 17 ans, Nagate Tanikaze a enfin décidé de quitter l’anonymat des entrailles du dernier bastion de l’humanité, le Sidonia. Mais ce vaisseau colonie, unique rescapé de l’annihilation du système solaire par les Gaunas, 1000 ans auparavant, est à nouveau dans leur collimateur. Par chance, les nombreuses heures passées par le jeune homme dans des simulateurs font de lui un candidat idéal comme pilote de Sentinelle, les robots guerriers protecteurs de Sidonia. Sera-t-il à la hauteur du Tsugumori, l’antique modèle de la guerre passée, quand les Gaunas rattraperont la colonie ?
CRITIQUE :
Dans Knights of Sidonia, Tsutomu Nihei nous entraine dans un lointain futur, où l’humanité a été décimée par des extra-terrestres appelés Gaunas, à l’exception du vaisseau colonie où nous suivons les aventures de Nagate Tanikaze.
Je dois dire que l’ambiance retranscrite ici est plutôt accrocheuse et le monde cyber-futuriste construit au sein de cette énorme station spatiale et assez ahurissant. La gestion des espaces, tantôt confinés pour la plèbe, tantôt immenses pour les castes supérieures, laisse à penser que certains travers de l’Homme persisteront, quoiqu’il arrive. On nous offre également une belle réflexion de fond sur la manière dont l’humanité pourrait évoluer, dans l’espace, pour s’adapter à l’environnement confiné d’un gigantesque vaisseau. Clonage par parthénogénèse, photosynthèse humaine, mechas de combat, convertisseur organique pour les morts, il y a de quoi gamberger !
Nagate, le héros, a tout du galérien attachant, en décalage complet avec son environnement qui prend sa dose de déconvenues durant une bonne partie du premier tome… Mais sa persévérance paie et il parvient finalement à s’élever assez vite jusqu’aux sphères de l’élite combattante, nous promettant de belles batailles, et sûrement aussi beaucoup de galères !
Les Gaunas, ennemis de la Terre (ou de ce qu’il en reste), sont une belle énigme qu’il s’agira de percer tout au long de l’œuvre, et pourtant leur morphologie et les traits qu’ils partagent avec l’humanité laissent dubitatifs…
Si l’univers graphique est assez original, je regrette qu’il soit aussi épuré quant aux personnages, qui au-delà du clonage ont tendance à se ressembler tellement qu’on peine à les distinguer. Peut-être un travers de plus, montrant du doigt la limite du renouvellement génétique en espace clos ? De même, les scènes de combat sont un peu difficiles à lire et auraient à mon sens mérité plus de cases, afin de mieux comprendre l’action, les mouvements des Gaunas ou les différentes formes adoptées par les Sentinelles.
Une œuvre qui titille l’intérêt donc, dans un registre cyber-futuriste et space-opéra assez accrocheur, où de nombreuses choses restent à découvrir, mais où l’humanité peut à tout moment s’éteindre devant la menace alien… De quoi rester en haleine et vivre une épopée d’anthologie, aux confins de la galaxie.
