RESUME :
Lorsqu’il ne sauve pas le monde avec les Avengers sous l’identité de Hawkeye, Clint Barton mène une vie de New-Yorkais presque banale… presque ! Car quand les ennuis ne lui tombent pas dessus, c’est son sens de la justice qui fait le reste et le pousse à jouer des poings ou des flèches. Heureusement que Kate Bishop, sa partenaire archère partageant le nom d’Hawkeye, est là pour tempérer ses ardeurs et couvrir ses arrières. Suivez les flèches !
CRITIQUE :
J’ai attaqué avec curiosité ce 9e tome de la série Panini - 100% Comics dédiée aux super-héros du multivers Marvel, Hawkeye – Ma vie est une arme, car
l’archer des Avengers profite rarement de la lumière dans la série cinématographique Marvel MCU… Et la surprise fut plutôt bonne !
Tout au long de quatre histoires sans continuité, on découvre la vie de Clint Barton en dehors des Avengers, sans costume, et parfois même sans arc.
L’ancien artiste de cirque devenu justicier en prend souvent pour son grade et doit remercier les dieux du Multivers d’être aussi résilient et chanceux,
mais il est infailliblement motivé par sa nature profonde de protecteur et sa louable générosité, notamment envers les gens de son quartier ou de son
immeuble.
Matt Fraction nous dévoile ici la psychologie de Clint grâce à de nombreux encarts explorant ses pensées, riches en autodérision, et à des dialogues
qui laissent libre cours à un verbe sans filtre.
La relation qu’il entretient avec Kate Bishop, la seconde Hawkeye des New Avengers, se révèle subtile et profonde, alimentée par une complicité
rassurante, entrecoupée de répliques cinglantes et bien placées.
Accessible à tout public par des histoires abordables sans être un fan inconditionnel, mais néanmoins ancré dans l’univers Marvel par l’apparition
de nombreux guests, en particulier du côté des vilains, le récit se place en marge d’un monde supernaturel en ne dévoilant qu’une fraction presque
anodine de sa richesse, mais suffisante pour voir Hawkeye s’y épanouir avec un œil nouveau.
Les aventures de Barton profitent d’un découpage qui nous met l’eau à la bouche dès les premières cases, avant de nous ramener en arrière pour
se dérouler sur un rythme effréné et palpitant. La mise en page est plutôt originale et intelligente, offrant parfois de nombreuses petites cases
contenant peu ou pas de dialogues, mais permettant de fractionner des actions se déroulant sur un battement de cœur, tout en explorant plusieurs
points de vue.
Sur les trois premiers chapitres, j’ai été étonné par le travail visuel de David Aja : avec un trait qui semble, de prime abord, simple et minimaliste,
il réussit sans faute à nous faire rentrer dans l’action et l’univers d’Hawkeye. L’absence de dégradés sur les couleurs est comblée
par le dynamisme des cases et les mimiques des visages, si bien que l’emprunte visuelle s’en trouve dotée d’un côté unique et indéniablement cool.
Un style rétro revisité tout à fait réussi.
Le résultat est à mon goût moins probant avec les deux derniers chapitres, illustrés par Javier Pulido, avec quelques soucis au niveau des yeux des
personnages et l’absence de thème coloré page par page, qui rend la première partie si réussie.
Globalement, un album assez surprenant, explorant de manière réussie et originale le quotidien pas si banal d’un héros rarement placé sous les feux des projecteurs. Un univers accessible, des aventures rythmées et captivantes, auréolées d’une ambiance cool et rétro, particulièrement en phase sur le duo Fraction / Aja, qui donnera envie d’y revenir.
