GOBLIN SLAYER

MANGA : GOBLIN SLAYER

Dark fantaisie !

RESUME :

Dans un monde médiéval fantastique, où les elfes et les nains côtoient les humains, les monstres en tous genres pullulent et poussent les braves sur les routes de l’aventure. Une jeune prêtresse, qui fait ses débuts d’aventurière en affrontant des gobelins, pourtant réputés faibles, est sauvée par un étrange bonhomme qui n’enlève jamais son armure et qui voue sa vie à massacrer les peaux-vertes. C’est le début d’une équipée qui va graver dans la postérité la légende d’Orcbolg, le Crève-Gobelins.

 GOBLIN SLAYER
GOBLIN SLAYER © KUROKAWA 2018

CRITIQUE :

Tiré de la light novel du même nom par Kumo Kagyu, Goblin Slayer nous immerge dans univers d’heroic fantasy à la sauce dark et sanglante.

Si l’on démarre sur une solide base éprouvée d’aventuriers, évoluant au sein d’une guilde et formant des groupes associant plusieurs spécialistes pour effectuer des quêtes selon leur expérience, les choses prennent rapidement une tournure un peu moins entendue… Ici, les gobelins ont beau être la cible préférée des débutants, ils n’en restent pas moins des adversaires vicieux et sans aucune pitié, à la dangerosité multipliée par le nombre et qui ne laisseront pas passer leur chance de retourner les probabilités en leur faveur. Et gare aux aventuriers trop confiants ou tête en l’air qui se seront fait piéger : la note sera salée !

C’est dans cet univers souterrain et trompeur qu’évolue notre héros, qui fait pourtant tout pour effacer l’image de l’aventurier populaire. A peine moins cruel que les petits démons qu’il pourfend, tout aussi violent mais encore plus malin, cet homme torturé a juré de consacrer sa vie à cette seule tâche ingrate et personne ne le fait mieux que lui.

Certains diront d’emblée que la violence et la mort présentées ici sont de trop, mais c’est hélas rappeler la réalité de notre propre Moyen-Age, pas si lointain, où les choses se passaient exactement comme cela, alors que tous les protagonistes étaient humains… Si certains codes sont conservés (clichés sociaux raciaux, fonctionnement des aventures), d’autres comme le comportement des gobelins ou celui de notre sombre héros se voient revisités d’une manière criante de réalisme, même si cela dérange.

Si la personnalité de la prêtresse accompagnant Orcbolg est un peu trop effacée et fade (elle n’a même pas de nom !), celle du héros en revanche est forgée au fer blanc et auréolée d’un mystère entretenu par les inconnues que représentent ses origines et son visage. On trouverait même quelques ressemblances avec un certain Guts (Berserk) pour notre plus grand plaisir ! Les partenaires qui rejoindront ce duo par la suite amènent un peu plus de variété, même si ceux-ci présentent également des stéréotypes assez entendus comme celui de l’elfette et du nain qui se chamaillent…

On soulignera l’ambiance sombre et angoissante mise en place dans les quêtes du Crève-gobelin, où chaque ombre peut abriter une menace et que l’on peut parcourir sans paniquer uniquement grâce à l’expérience et au talent du baroudeur qui nous y entraine.
Cette ambiance, étouffante et sanglante, est bien évidemment possible grâce au dessin génial de Kousuke Kurose. Les jeux d’ombre et de lumière sont maîtrisés et donnent une dimension supplémentaire aux décors souterrains, pour réussir à nous y enfermer. Claustrophobes s’abstenir ! Le character design est également très juste, alternant entre des goblins atroces et vicieux, respirant le mal, et des héros, lumineux comme la prêtresse et l’elfe, ou sombres et cruels comme Orcbolg. Ainsi, tout est très lisible et l’on sent bien que notre héros fait l’exception, évoluant sur un fil étroit entre le bien et le mal dans sa pénible quête. Les scènes de combat sont vives et saisissantes, réalisées d’une main de maître et profitant du découpage efficace et intelligent de l’œuvre, pour un rendu tel que l’on en ressent la violence en les parcourant. On a presque le goût du sang à la bouche en lisant… Hématophobes s’abstenir aussi !

On notera une réelle (et macabre !) recherche dans les différents scénarios de mort que les gobelins peuvent rencontrer, comme si notre héros avait besoin de cette inventivité et de ce renouveau pour parvenir à poursuivre, année après année, sa vilaine besogne.

Pour conclure, Goblin Slayer ne sera pas à mettre entre toutes les mains, car ici le meurtre gratuit et le viol sont hélas la réalité de cet univers sombre et torturé. Un public d’adolescent révolu ou d’adulte y trouvera cependant une histoire de dark héroic fantasy prenante, avec un héros sombre et flippant, qui casse le code de l’aventurier classique. Une atmosphère à fleur de peau et un régal pour les yeux !


  • REDACTEUR
    - ESTEBAN -
  •   HISTOIRE :
      PERSONNAGE :
      MISE EN PAGE :
      GRAPHISME :

  •   MOYENNE :
    4,00
    Note sur 5
  • Age de lecture : 16 ans et +
  •   Editeur :
      KUROKAWA

    Genre :
    AVENTURE
    HEROIC FANTASY
    Type :
    MANGA
    Collection :
    SEINEN
    Album :
    192 pages environs
  • LIENS ASSOCIEES :

     
     
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    KUROKAWA