RESUME :
La vie n’est pas tendre avec Atsushi Nakajima : expulsé de son orphelinat, affamé et poursuivi en plein Yokohama par un véritable tigre, sa vie ne tient qu’à un fil. Sa rencontre avec Osamu Dazai, étrange homme aux tendances suicidaires, va tout changer. Il recrute notre jeune galérien dans l’Agence des Détectives Armés, où chacun possède un pouvoir paranormal pour lutter contre le crime, Atsushi ne faisant pas exception. Et il va en falloir, de la ressource, pour s’en sortir face à la Mafia Portuaire et à son membre le plus dangereux, lui aussi détenteur d’un pouvoir paranormal, le terrible Ryûnosuke Akutagawa.

CRITIQUE :
Avec Bungo Stray Dogs, le mangaka Kafka Asagiri nous propose d’évoluer aux côtés d’une agence de
détectives luttant contre le crime et dotés de pouvoirs paranormaux. Si le concept même de ce
groupe d’élite peut sembler « déjà vu », notre manga se détache pourtant par plusieurs points forts.
Les personnages rencontrés possèdent en effet un fort capital d’attraction, non seulement par leur
pouvoir, mais surtout par leur personnalité et leur histoire. On tombe rapidement sous le charme
d’Osamu Dazai, l’énigmatique premier membre de l’agence rencontré, tant par son style que par ses
folies ou l’aura qu’il dégage s’il décide de devenir sérieux. Il en va de même pour le héros Atsushi
Nakajima, paraissant faible et impressionnable de prime abord, mais renfermant un véritable
potentiel latent. Nul doute que les prochains tomes nous feront découvrir, un a un, les caractères et
les histoires de ces membres aussi farfelus qu’attachants.
C’est d’ailleurs là le second mérite de ce manga, qui en un tome pose les bases d’un véritable univers
tout en enquêtes, secrets obscurs et pouvoirs mystiques. La ville de Yokohama présentée ici l’est à
travers un filtre sombre et rétro, basé sur un fond mafieux et un style à la Sherlock Holmes, bien que
tout indique une époque contemporaine. Intéressant cocktail qui nous plonge immédiatement dans
une ambiance tout à fait adaptée à une storyline qui s’épaissit et se ramifie de page en page.
Enfin, tout cela est brillamment mis en page par le tracé fin et précis d’Harukawa 35, qui nous
entraîne dans son univers graphique tout naturellement. Lors des affrontements comme lors des
pages plus statiques, le mangaka imprime à son œuvre un style marqué et efficace. Les angles de vue
et les dynamiques affichées sont maîtrisés, que le thème du moment soit à la rigolade ou au sérieux,
en brillant particulièrement sur les moments les plus sombres. Contrat également rempli pour la
couverture, très bien réalisée et véritable aimant au sein des magasins des librairies !
Pour conclure, un manga dès plus intéressants, aux personnages riches et complets, alternant avec
fluidité entre une histoire bien cousue, un univers attractif, une action prenante et la juste dose de
rigolade. Laissez-vous tenter !
[Critique faite après lecture du premier tome.]