BEASTARS

MANGA : BEASTARS

RESUME :

Dans un monde où les animaux vivent mélangés, en société, comme des humains, les choses sont faites pour que tous puissent cohabiter ensemble, herbivores ou carnivores. Mais bien que l'Institut Cherryton soit un exemple en terme d'organisation et de mixité raciale, les préjugés ont la vie dure et les instincts ont le cuir épais. La vie tranquille de l'école est troublée un beau jour par le meurtre sauvage de Lem, un alpaga du club de théâtre. Tous les soupçons retombent aussitôt sur les carnivores de l'école et plus particulièrement ceux de son club.

Legoshi, le timide et introverti loup gris, se retrouve soudain redouté de tous les herbivores, qui ne peuvent ignorer sa force et sa vitesse. Mais le technicien machiniste était ami avec Lem et possède un bon fond, bien qu'il doive livrer tous les jours une lutte intestine pour réprimer son instinct, si puissant. Le plus petit lapin passant à sa portée au mauvais moment risque de le faire basculer dans la sauvagerie héritée de ses gènes de carnassier.

Face à lui, diamétralement opposé, se trouve Louis le cerf rouge, premier comédien du club de théâtre et tellement charismatique et populaire dans l'école qu'il est pressenti pour devenir le prochain Beastars. Ce titre prestigieux permet à celui qui le possède de commander à tout l'institut, faisant fi des espèces ou du régime alimentaire et lui octroyant un immense pouvoir sur les animaux de Cherryton.

Là où le canidé réprime son instinct de bête féroce, l'herbivore à bois fait preuve d'une attitude de dominant digne d'un prédateur. Les codes sont chamboulés et l'ordre naturel est mis à rude épreuve. D'implacables luttes pour la survie et le pouvoir s'annoncent!

 BEASTARS
BEASTARS © KI OON 2019

CRITIQUE :

Voici un manga vraiment pas comme les autres! Préparez-vous à douter de vos certitudes et à vous retrouver face à la bête qui sommeille en vous... La dualité est ici le maître mot !

Dans Beastars, Paru Itagaki nous plonge au cœur de notre société dans une allégorie qui nous remplace par des animaux. Il a imaginé un monde anthropomorphe où les bêtes vivent mélangées, étudient et évoluent sur un modèle proche du nôtre. Mouton suivant ses collègues sans jamais se poser de question, loup solitaire préférant vivre en retrait ou coq se pavanant pour impressionner les donzelle, on ne peut qu'être frappé par la comparaison entre les comportements naturels de ces animaux et ceux dont nous faisons preuve en tant qu'humains.

L'histoire de Beastars débute sur une chasse sanglante et un meurtre désignant immédiatement le héros canidé comme le plus probable coupable. Et bien que Legoshi paraisse doté d'une bonne personnalité, rien ne laisse croire qu'il est innocent, ses poussées d'instinct abondant plutôt vers la théorie adverse. Ce jeu du "être et paraître", très bien mis en scène, nous tient en haleine tout au long de l'histoire et maintient un suspense poignant.
Cultivant les opposés, le scénario met en face du loup gris un cerf rouge haut en couleurs, imposant de charisme et d'assurance, radiant de pouvoir et de volonté, dominant déjà l'école sans encore avoir été couronné. Ses manigances pour accéder au titre de Beastars risquent bien d'entrainer notre loup sur la mauvaise pente...
Le thriller proposé par ces deux être si différents est bien en place et l'on ne peut qu'être assoiffé de savoir la suite.

La seconde face de cette pièce réside dans la société que décrit l'auteur, où de nombreux codes et convenances sont mis en places pour que l'ordre règne. Tout est fait pour qu'herbivores et carnivores soient mis au même niveau et puissent vivre en harmonie, allant à l'encontre de la chaîne alimentaire, pour tenter de ressembler à notre humaine manière de vivre. Mais cet effet de miroir est également valable pour les personnages et leurs actions : là où l'on distingue poils, plumes, cornes, laine et crocs, petits et grands, il faut en réalité penser noir, blanc, bridé, blond et chauve, obèse et nain. Dans Beastars, le référentiel est différent, mais les problèmes raciaux sont toujours les mêmes.

Le style graphique est des plus original, avec une signature forte et une méthode de dessin peu orthodoxe. On croirait lire une aquarelle en noir et blanc! Les expressions humanisées des animaux sont très réussies, particulièrement celles de Legoshi, qui tiennent du chef-d'œuvre. A travers son visage et ses postures, on ressent pleinement l'instinct, tantôt contenu, tantôt libéré, du loup ou du chien.

Certaines scènes sont d'une tension à couper le souffle, comme quand le loup est acculé en plein délit, prêt tout pour sauver sa peau, ou d'une légèreté rafraichissante, comme quand le même loup est tiré du lit par ses compagnons de chambrée, à moitié dans le coltard, le poil en vrac, en retard pour ses cours. Un premier tome tout à fait surprenant, d'une originalité marquante et d'un intérêt certain, qui pourra intéresser le lecteur à différents niveaux de complexité ou sur différents sujets. Une véritable surprise qui laisse un franc goût de reviens-y! Je m'en lèche les babines...


  • REDACTEUR
    - ESTEBAN -
  •   HISTOIRE :
      PERSONNAGE :
      MISE EN PAGE :
      GRAPHISME :

  •   MOYENNE :
    4.0
    Note sur 5
  • manga : 13 ans et +
  •   Editeur :
      KI-OON

    Genre :
    DRAME
    SUSPENSE
    Type :
    MANGA
    Collection :
    SEINEN
    Album :
    180 pages environs
  • LIENS ASSOCIEES :
     
     
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    CRITIQUE MANGA
    ITAGAKI PARU