RESUME :
L’an 2045. L’humanité est parvenu à atteindre Mars et à y entamer une lente terraformation, préférant investir sur une nouvelle planète que de s’acharner à préserver notre Terre. C’était sans compter sur les Psychés, extra-terrestre géants semblables à des papillons, qui ont décidé d’attaquer notre planète à intervalles réguliers d’une semaine. Bien qu’on lui ait forcé la main, l’humanité n’a pas été prise de cours et le professeur Jesse Maxwell a mis en service le seul moyen de défense face à cette menace hors du commun : Adam, un androïde autonome, doté d’une âme semblable aux nôtres et cultivant sa propre expérience. Doté d’un équipement de pointe, lui seul parvient lutter a contre les Psychés, pourtant plus redoutables à chaque affrontement... cela suffira-t'il ?

CRITIQUE :
Avec Adam: l’Ultime Robot , le mangaka Ryuko Azuma nous propose une oeuvre d’anticipation, où la
Terre de 2045 est attaquée par une race extra-terrestre géante et pouvant annihiler la Terre par un simple contact : les Psychés.
Très rapidement (au bout de 5 pages en fait) on se retrouve face à ce qui ressemble beaucoup à un plagiat d’Evangelion, avec
tout ce qu’il faut : des ennemis qui apparaissent de nulle part, à intervalle régulier, plus forts à chaque fois, opposés à un
robot... ca fait beaucoup pour commencer et la comparaison fait mal...
Le corps du manga se veut principalement informatif, l’auteur nous faisant partager sa vision du
futur, tout en l’étoffant d’inspirations actuelles ou passées, nous entrainant ainsi dans son univers SF
personnel. Nombreuses sont les références à la littérature, au manga ou au grand écran qui
jalonnent cette œuvre pour nous démontrer que les progrès de notre monde trouvent leur source
chez les rêveurs... et par la guerre !
Ainsi, l’attaque soudaine des Psychés pousse encore une fois l’humanité à se surpasser pour créer un
nouvel outil, une nouvelle technologie pour survivre : Adam. Les affrontements entre l’arme ultime
de l’humanité et l’ennemi venu d’ailleurs viennent donc ponctuer la narration, mais sans hélas se
montrer à la hauteur de l’attente que provoquent les longs monologues explicatifs couvrant 95% du
manga.
En effet, les combats manquent de lisibilité et sont plutôt mollassons, tant par l’absence d’émotions
qu’ils suscitent que par la vision qui en est restituée. Ces scènes souffrent d’un gênant problème
d’échelle et de choix d’angles de vue, offrant un rendu lointain et peu palpitant.
Et le reste de l’aspect visuel du manga n’est pas franchement meilleur, les décors étant quasi
inexistants ou très pauvres en détails, tout comme les expressions des protagonistes, à peine plus
vivants que le robot humanoïde central à l’œuvre.
C’est bien là le comble, quand la réflexion sur le moi et l’âme humaine face à l’IA se veulent
profondes et que les personnages n’affichent et ne font ressentir quasiment aucune émotion !
Le plus sympa dans tout ce bouquin, c’est la couverture ! Dommage que le reste ne suive pas.
Pour conclure, la vision du monde de 2045 présentée ici est intéressante et assez probable, en
témoignent les nombreuses projections et documentaires présents sur les pages de chapitre. Mais ce
premier tome reste plutôt indigeste, alourdi par les mots et les explications à n’en plus finir, au
détriment des personnages et d’un visuel qui manque cruellement d’impact pour un manga où
s’affrontent robots et aliens. Il semble manquer le lien fusionnel rattachant les personnages et
l’histoire au le monde dans lequel elle se déroule.
La série se concentrant sur 4 volumes, il va falloir être très convaincant sur le prochain.