RESUME :
Léonard Robin, dit Léo, part vivre le rêve de bon nombre de jeunes otakus : intégrer une école de mangas au Japon! Une fois devenu mangaka, il pourra alors épouser la fille de son enfance... pour peu qu'il la retrouve. Profitant donc de la fortune de son grand-père, il part habiter dans un appartement que ce dernier possède à Tokyo, où il rejoindra cinq colocataires. Voilà pour la théorie.
L'appartement se révèle être un château, habité par 5 colocatrices toutes décidées à lui en faire baver! Notre jeune homme va devoir lutter pour prouver qu'il n'est pas un pervers, tout en travaillant pour son école et en jouant l'homme à tout faire de la maison. Comme si les choses n'étaient pas assez difficiles, il retrouvera Nanasaki, la plus véhémente de ses colocatrices, en salle de classe.
Encore trop facile? Et si ces donzelles formaient un équipe de magical girls, luttant contre les forces des ténèbres ? Et si Léo possédait lui aussi des dons cachés? Et si Nanasaki était en fait la petite fille de son enfance?
CRITIQUE :
Dans My Magical Girlfriend , Romain Huet nous propose de vivre le rêve de nombreux jeunes fans de mangas : quitter son collège français pour partir vivre au Japon et y devenir mangaka! Un peu comme dans Bakuman, quoi. Mais cette accroche est rapidement mise de côté pour mettre en place l'idylle d'une vie comme seule mâle dans une maison pleine de jolies jeunes filles... Love Hina donc! Ah, mais ces filles sont en fait une équipe de magical girls luttant contre les forces du mal, dans leurs uniformes de super écolières... Sailor Moon alors! Vous l'aurez compris, ce manga est un hommage à plusieurs autres œuvres et genres qui ont bercé l'enfance de l'auteur. Ce dernier l'annonce d'ailleurs en partie dès la préface!
Réel mélange d'autres histoires, le scénario manque donc logiquement un peu de surprise, une fois chaque référence clairement identifiée. Pourtant, l'ambiance générale et la personnalité du héros rendent le manga agréable à lire. Les mystères entourant le jeune homme donnent d'ailleurs envie d'en savoir plus : qui est vraiment son grand-père? D'où lui viennent ses pouvoirs? Qu'en est-il de ce collier?
Les codes du manga sont bien en place, que ce soit dans le scénario, l'univers, le découpage des scènes ou l'alternance des genres.
Graphiquement, les positions des personnages et leur dynamisme durant les scènes d'action sont particulièrement bien rendus. Il en va de même pour les trames, qui enrichissent les cases tout au long du tome, particulièrement sur les scènes d'action ou les phases centrées sur le héros.
Le design des personnages est assez classique, vu qu'il reprend des genres bien établis, avec tout de même une mention spéciale pour Jonel, le conducteur de limo black au style yakuza.
Un petit bémol sur quelques "faux raccords" et une inconstance sur le trait des personnages, qui manquent un peu de fini et de précision. Deux des filles sont difficilement discernables et certains éléments des visages sont parfois décalés en proportion ou position. Rien d'impossible à corriger cependant, avec juste un peu plus de rigueur et un checking des planches.
En résumé, un manga agréable à lire, qui se veut plus un hommage qu'une œuvre originale. La jeunesse de l'auteur en tant que mangaka est assez évidente, mais le travail sur le style manga et le dynamisme des scènes d'action sont tout de même louables. Une bonne marge de progression est donc envisagée, sur des histoires et des styles plus propres à l'auteur peut-être.
Je lirai le second et dernier tome par curiosité, pour y voir l'évolution du dessin comme du mangaka.
